Moins de déplacements automobiles, mais pas l’automobile réservée aux plus riches

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Il faut que le mouvement de baisse de la circulation automobile dans Paris continue. Cela passe comme cela est porté depuis 6 ans par la municipalité parisienne par une redistribution de l’espace au profit des tramways, bus, piétons et vélos. 

Il faut que ce mouvement de baisse continue, mais parallèlement à une relance massive des investissements dans les transports collectifs.

Il faut une politique ambitieuse des transports de surface, qui doit tenir compte de l’expérience récente, pour mettre en œuvreDSC02118.JPG des aménagements qui croisent encore mieux amélioration des transports publics et de l’espace public.

 

Cet espace public parisien, il doit bien sûr faire une place plus importante aux piétons et aux vélos, et pour cela il faut investir. De nombreuses réflexions ont été amenées dans le cadre du plan de déplacement de Paris, souvent avec pertinence. Sans doute faut-il aller encore plus loin dans la définition des priorités.   

Et puis, si bien sûr, la place de l’automobile doit être réduite, il faut qu’elle garde une place dans Paris. Car l’automobile reste et restera un mode de déplacement utile, voire même indispensable dans certains cas. Il y aura toujours des automobiles à Paris, mais la puissance publique doit faire en sorte qu’elles circulent moins, et qu’il s’agisse d’autres d’automobiles, des beaucoup moins polluantes, plus respectueuses des piétons, des cyclistes.

Il reste énormément à inventer pour une automobile plus urbaine. 80% des ménages avec enfant à Paris possèdent une automobile, c’est un fait de société. Il faut agir pour réduire la circulation automobile, de diverses manières. Mais il est contre-productif d’espérer empêcher les Parisiens de posséder une automobile.

 

Parce que toutes les méthodes employées reviennent à organiser la rareté, à augmenter le coût de l’utilisation de l’automobile. Et les découragés se recrutent avant tout parmi les moins aisés. Se donner pour ambition d’empêcher les Parisiens de posséder une automobile reviendra toujours de fait à discriminer les moins aisés.
Que ce soit par le biais d’un péage, avec son aspect discriminatoire pour les habitants de banlieue.

Ou que ce soit par le biais de la raréfaction de l’offre de stationnement, qui est une méthode très efficace. Et nous verrons qu’en matière de politique du stationnement, il y a encore presque tout à faire. La politique du stationnement à Paris en était encore à la préhistoire en 2001, mais nous n’en sommes encore pas très loin, et il y a encore énormément de choses à faire. Avec des enjeux financiers non négligeables.

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Et il ne faut pas oublier non plus des sujets importants comme les deux-roues motorisées, pour lesquelles la question du stationnement et de la sécurité sont des aspects fondamentaux, et celui des transports de marchandises, pour lequel Paris ne maîtrise pas tout, mais où l’impulsion déjà donnée par la politique municipale doit être encore prolongée.

 

Cette politique doit mêler plusieurs modes de déplacements. Elle s’articule aussi via de nombreuses interventions financières de la Ville de Paris, qui représente globalement plus de 10% de son budget.

La Ville de Paris doit investir plusieurs centaines de millions d’€ par an pour entretenir les rues, avenues, places, boulevards : les investissements de voirie. Elle participe de façon importante à la gestion du Syndicat des Transports d’Ile-de-France(1) puisqu’elle assume plus de 30% des contributions des collectivités locales. Elle assure également la gestion du stationnement. 

Une politique très débattue, mais dont les modes de fonctionnement précis sont peu connus : pourtant un périmètre idéal pour l’exercice d’une nouvelle forme de démocratie. Budget participatif pour les investissements de voirie, comités de lignes pour la gestion des transports publics : il y a énormément à faire pour la démocratisation de la gestion des déplacements à Paris.


(1) Le STIF est l’Autorité Organisatrice qui gère l’ensemble des transports collectifs en Ile-de-France (tarification, offre de transports,..)°. Autrefois géré par le seul Etat, il est depuis le 1er mars 2006 administré par la région et les huit départements d’Ile-de-France.

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