La circulation automobile baisse depuis 1994, et elle va continuer à le faire

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La circulation automobile augmente de façon continue en Ile-de-France, mais elle baisse à Paris depuis plus de dix ans, et elle va continuer à baisser.

Quels sont les chiffres dont nous disposons ? Dans Paris, une seule statistique agrégCIMG2092.JPGée existe, mais elle est calculée maintenant depuis plus de 15 ans. Les plus grandes voies parisiennes sont équipées de petits capteurs automatiques qui mesurent en permanence le nombre de véhicules. Ce système dit « Surf » équipe près de 200 kilomètres de voies parisiennes, qui accueillent l’essentiel du trafic.

Et les données sont sans appel : le volume de circulation baisse de façon régulière depuis 1994. Cette baisse s’est amplifiée depuis 2001, mais la tendance de fond était déjà bien engagée. Cette donnée, il faut bien l’intégrer et l’avoir en tête.

 

Cette baisse continue de la circulation automobile est due à plusieurs raisons. 

D’une part, parce que le nombre d’emplois à Paris n’a pas augmenté, et qu’une part croissante des salariés travaillant à PariCIMG2090.JPGs s’y rendent en transport en commun.

D’autre part, parce que les Parisiens souhaitent disposer de plus d’espace pour les piétons et pour les transports en commun, comme la plupart des habitants des grandes villes françaises et européennes. Les parisiens ne sont pas si différents en cela des berlinois, des londoniens, des nantais ou des strasbourgeois. 

C’est au cours des années 90 qu’on a commencé à entendre parler à Paris de « quartiers tranquilles » et s’il a fallu attendre 2001 pour voir arriver des expressions type « espaces civilisés », la dynamique était lancée.

 

Alors quand le Plan de Déplacements de Paris voté début 2007 propose que les flux de circulation automobile baissent de 40% entre 2001 et 2CIMG2105.JPG020, il n’y a rien d’affolant à cela, surtout quand on sait qu’ils ont déjà baissé de 17% entre 2001 et 2007. Il s’agit là ni plus ni moins de prolonger la tendance de font actuelle, rien de révolutionnaire à cela.


Ce recul est souhaitable, et il se fera, quoi qu’en disent certains. Mais il doit se faire de façon concertée et cohérente.

Il doit se faire en cohérence avec un développement massif du réseau de transport en commun, et avec la création d’infrastructures majeures comme la rocade de métro rapide autour de Paris, dont on ne parlera jamais assez. Avec un développement de l’offre de transport sur tous les réseaux existants.

Il doit se faire en redéployant de l’espace de chaussée pour les piétons et les transports en commun en priorité là où c’est utile. En créant des axes réservés aux piétons et aux bus sur de grandes voies du centre de Paris, en élargissant les trottoirs partout où ils sont encore sous-dimensionnés, eCIMG2095.JPGt les cas sont nombreux. En aménageant toujours plus de places piétonnes, comme on a commencé à le faire, et comme il faut continuer à le faire, ainsi que le propose le Plan de Déplacement de Paris.


Cela doit se faire aussi en modifiant les plans de circulation quand c’est nécessaire.

Pas mal de sens de circulation ont été changés dans la période récente. Pour certains, trop, et de façon trop « idéologique », pour décourager la circulation automobile pour le principe, sans que cela corresponde à de réels besoins.

L’expérience des débats autour des sens de circulation dans le 20e arrondissement me pousse à dire que justement, il faut partir des besoins et des réalités.

Il faut tenir compte des nuisances subies par les riverains. Ces nuisances sont souvent importantes, et la carte du bruit à Paris, est là pour le certifier.

Il faut tenir compte des dangers. Parce que l’insécurité routière à Paris, les morts, les blessés, cela existe, et qu’il y en a toujours trop.

Il faut qu’ilpieton.jpg reste possible de rentrer et sortir d’un quartier en automobile, car n’oublions pas que 300 000 parisiens vont travailler tous les jours en banlieue, et qu’une part non négligeable de ces personnes n’ont malheureusement pas un service de qualité offert par les transports collectifs.

 

Il faut arbitrer entre ces réalités. Et le meilleur moyen est à mon sens de partir d’une donnée objective et existante partout dans Paris : les trajets qu’il faut emprunter pour amener des enfants à l’école ou à la crèche. Dans tous les processus de concertation, organisés sur les sens de circulation dans le 20e arrondissement, c’est en partant de l’impératif de sécuriser les trajets pour rejoindre les établissements scolaires et de petite enfance que des compromis ont pu être faits.

 

Dans un quartier, il est toujours faisable de rendre la vie aux automobilistes complètement impossible. Il est toujours faisable aussi de leur faciliter la vie au maximum. Il est souvent possible d’atteindre un moyen terme, et l’expérience prouve qu’on y arrive au mieux en prenant cette boussole des trajets quotidiens des enfants.

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